mercredi 22 février 2012

La savonnerie de Lodève. 50 ans de création. Du modèle au tapis.

Ce fut super enrichissant !
Tous et toutes enchantés d’avoir fait ce déplacement malgré le froid.
Etaient présents :
Rémy MORLAIS avec Gisèle, Marie-Pierre BRAUDEL avec Marthe, Renée DUTERTE avec son conjoint, Véronique CLAVEL, Jean-Claude ROUYRE, Josiane CALAZEL
La visite était guidée par une jeune femme aussi charmante qu’intarissable quant à ses connaissances tant de l’histoire que de la conception des tapis.
Les oeuvres que nous avons admirées au Musée Fleury étaient prêtées par la manufacture de la Savonnerie Nationale implantée à LODEVE depuis 25 ans. Depuis 1967 elle fait partie des MANUFACTURES NATIONALES DES GOBELINS, DE BEAUVAIS ET DE LA SAVONNERIE.
Historique LODEVOISE
En 1964 LODEVE accueille des familles de harkis rapatriés d’Algérie. Un nombre important d’hommes est employé par l’Office National des Forêts. Un atelier de tissage est crée sous la tutelle des Armées où, utilisant leur savoir faire, une trentaine de femmes de harkis y travaille.
En mai 1966, sur proposition d’André Malraux, cet atelier est transformé et passe sous la direction du Mobilier National. Il devient une annexe de La Savonnerie des Manufactures des Gobelins.
Les femmes sont formées à la technique de tissage perpétuée depuis près de quatre siècles (1627) par les lissiers de la Manufacture Nationale de la Savonnerie de BEAUVAIS. Les tapis réalisés par la manufacture sont des œuvres d’art enrichissant la collection du Mobilier National. Bien sûr ils ne sont pas destinés à la vente.
Ils iront orner l’Elysée, les ambassades, châteaux ou autres sites prestigieux du territoire Français.
La réalisation est effectuée sans aucun moyen mécanique moderne. De la chaine (trame) au travail de tissage sont utilisées les seules techniques ancestrales manuelles des artistes lissiers.
Technique : Le métier à tisser de haute lisse est le même qu'aux Gobelins. Mais ici le lissier (ou savonnier) effectue un point noué avec sa broche, c'est à dire qu'il passe alternativement avec celle-ci derrière un fil de chaîne avant, puis derrière un fil de chaîne arrière. Il forme ainsi un nœud sur l'envers de son ouvrage, tout en gardant une boucle sur l'endroit qui sera tondue pour obtenir un velours.
La réalisation d’un ouvrage requiert en moyenne un à deux ans mais peut atteindre jusqu’à 10 ans lorsqu’il s’agit par exemple de reproduction de tapis de style Louis XIV riches en motifs.
Selon la densité de la laine, les tapis comportent 4 à 6 nœuds au cm2. Le tapis style Louis XIV que nous avons pu admirer au cours de notre visite a nécessité 10 ans de travail. 20 lissiers se sont relayés au cours de sa réalisation. Il comporte 16 nœuds au cm2 et pèse 150kg.
Les nouvelles créations de tapis sont conçues d’après des croquis exécutés par des artistes tels que Jean-Michel Meurice, François-Xavier Lalanne, Jean-René Sautour-Gaillard, Matali Crasset. Hormis le tapis « Le troupeau de moutons » réalisé d’après la création artistique de François-Xavier Lalanne dont le croquis a été fourni à la grandeur réelle du tapis, les artistes proposent des croquis de quelques dizaines de cm. Le travail de réalisation et d’agrandissement est de la responsabilité des lissiers.
Gardiens d’un savoir faire et de précision essentiel, les agents de l’atelier de Lodève sont titularisés dans les corps des métiers d’art du ministère de la Culture. A ce jour, devenir lissier nécessite le passage par l’Ecole des lissiers à PARIS. La durée d’étude est de 4 ans.
La connaissance artistique, la lenteur, la précision indispensable à la qualité de réalisation de ce travail confèrent aux ateliers une ambiance feutrée, quasi mystique, hors de la notion du temps habituel de notre époque moderne.
Les informations ont été si denses qu’il est difficile de tout rapporter et sans doute pas raisonnable pour nos lecteurs.
Tout était beau y compris le nuancier à l’usage des lissiers. Nuancier constitué par un cadre de bois d’environ 1m2 fractionné par de petites cases d’environ 2 cm dans lesquelles sont rangés des pompons de laine de chaque couleur du plus clair au plus foncé et du plus saturé au moins saturé etc..
Après ces quelques précisions techniques, retour vers le futur car avant d’aller au musée, nous sommes passés par la case restaurant. Le Petit Sommelier nous a donc accueillis dans un cadre « bistro » mais traversé par quelques courants d’air qui ont gêné les plus frileuses (il faut dire à la décharge de nos hôtes que la période était glaciaire !)….nourriture bonne mais avec des bémols !
En bref, très agréable journée qui nous a donné envie d’en savoir plus sur la technique de fabrication des tapis et d’aller un jour visiter la Savonnerie de Lodève… !

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